Le gouvernement caquiste de François Legault a annoncé le 25 mai 2023 son intention d’augmenter les seuils d’immigration à 60 000 personnes d’ici 2027. Il augmenterait le nombre d’immigrants économiques. Toutefois, le nombre de personnes réfugiées à admettre sur le sol québécois ne changerait pas et demeurerait à 7200.

Cette augmentation d’immigrants économiques serait accompagnée de règlements d’admission modifiés qui exigeraient une plus grande connaissance du français et des compétences avérées pour mieux répondre aux besoins économiques de la province. Étant donné qu’il n’est pas possible d’exiger d’un réfugié des compétences langagières ni des formations spécifiques dans certains secteurs, le gouvernement a tout simplement écarté les personnes réfugiées.

Le message qui est ainsi donné est que seules les personnes immigrantes, qui apporteront immédiatement une valeur ajoutée à l’économie québécoise, seront les bienvenues. Les personnes réfugiées ne parlent pas nécessairement le français. Elles n’ont pas nécessairement les compétences voulues. Elles ont besoin souvent du temps pour se remettre des traumatismes qu’elles auraient vécus. Pour ces raisons, elles ne font pas partie des plans du gouvernement Legault.

Une telle décision ne devrait pas nous surprendre.

La plupart des pays occidentaux – pour ne pas dire tous – ne voient chez l’immigrant qu’une valeur monétaire destinée à augmenter son produit national brut (PNB). Nos gouvernements se prosternent devant cette idole qu’est l’économie. Ils ont dépouillé la personne humaine de tout ce qui la rend belle, authentique et noble, pour la réduire à une valeur marchande. S’ils font déjà cela à l’égard des immigrants, ne faudrait-il pas se méfier de la manière dont ils nous traitent, nous, les citoyens ? Ne sommes-nous pas déjà réduits à une valeur économique aux yeux de nos gouvernements et des grandes corporations qui les contrôlent ?

Nos sociétés occidentales sont rendues à ce stade. L’être humain est déshumanisé. Si nous voulons renverser la vapeur, si nous voulons remettre l’humain au cœur des préoccupations de nos sociétés, nous devons commencer en acceptant les plus vulnérables, les personnes réfugiées. En le faisant, nous pourrons redécouvrir notre humanité qui se perd.

(*) Titre de La DC.